Depuis le siège des territoires occupés, le gouvernement israélien cache, souvent d’une façon ridicule, ce que révèlent quotidiennement les médias installés dans la région. Attaques, meurtres, déplacements de populations, bombardements sont systématiquement déniés. Il faut dire que Netanyahu a fait du déni le credo de son régime.
Son gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures qui, selon les organisations (et pas des moindres) telles que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW) et la Fédération européenne des journalistes, ont conduit à une restriction significative de la liberté de la presse, établissant de facto un régime de censure.
Alors que les journalistes en place ou les envoyés spéciaux dans la région essaient tant bien que mal d’accéder à l’information, lui (le boucher de Gaza), les poursuit, et tue les plus virulents d’entre eux( il va de soi que les journalistes palestiniens sont les premiers visés, 100 ont perdu la vie). Plusieurs plaintes d’organisations professionnelles ont été déposées. Sans l’ombre d’un résultat, le régime sioniste continue à chasser et à tuer ceux qui lui semblent hostiles. Les exactions sont de plus en plus visibles, la voix des professionnels dont le rôle est de rapporter et d’analyser les faits pour les présenter à l’opinion publique gêne le pouvoir en place.
Le déni, parlons-en, s’exprime par différentes expressions, parmi lesquelles le silence. Au point qu’on dirait que les assassins n’ont pas de comptes à rendre. Netanyahu est un exemple de ceux qui se dissimulent derrière le silence, ceux qui par défaut d’arguments vivent dans une tour d’ivoire, se bandant les yeux et se bouchant les oreilles. Aveugles et sourds aux critiques, aux reproches et autres accusations. C’est en somme compréhensible, quand on sait que cette pratique (du déni) est l’apanage des régimes qui fondent leur politique sur la force et la répression.
L’autre expression du déni est la riposte agressive et sans arguments. Sous cet angle, la communication du gouvernement israélien est sans consistance et mensongère, puisqu’elle est sans démonstration ni preuves. Epaulés par des médias internationaux amis et forcément partisans, les porte-parole du gouvernement Netanyahu déclarent sans cesse et avancent des raisonnements fallacieux, sinon risibles. Exemple : l’armée bombarde un hôpital, détruisant le matériel médical, tuant des dizaines de civils alités; argument qui succède à leur acte : des terroristes s’y sont réfugiés. Sans commentaire.
Le temps a fait son effet, les meurtres se sont multipliés, le nombre de morts a atteint 40.405 et 93.468 blessés dans les territoires selon le ministère de la Santé palestinien. Le déni, sous toutes ses formes, ne fonctionne plus, ne convainc plus personne.
Les journalistes sur place et partout dans le monde sont découragés, ils insistent sur la nécessité de préserver « la liberté des médias », leur mission semble n’avoir plus de sens. Une soixantaine d’organisations réagissent à cet état de fait, signent et adressent une lettre au chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, et au commissaire européen au Commerce. Ces organisations demandent la suspension de l’accord, qui inclut des échanges commerciaux, ainsi que des sanctions ciblées contre les responsables des violations des droits humains. La lettre sera-t-elle suivie d’effet ? On en doute.